Sculpteur céramiste, artisan d’art et artiste, il a découvert la céramique à l'âge de dix ans, dans l'atelier de tournage et de modelage de son école. À seize ans, il a commencé un apprentissage à l'Atelier du Sage à Dieulefit, dans la Drôme, avant de poursuivre ses études avec un enseignement théorique au Lycée de la Céramique de Longchamp.
Il explore le sensible en tant que formateur céramiste dans le milieu carcéral à la maison d'arrêt de Bois d'Arcy. En 2002, il fonde son propre atelier, et en 2005, il cocrée avec Christophe Bonnard l'École de Céramique à Paris, où il enseigne en apportant une vision contemporaine et complète de la céramique.
Sa résidence à la Manufacture de Sèvres en 2009 et 2010 donnera naissance à Astrée, une œuvre monumentale, ainsi qu’à la série de sculptures Haussmann. Ses créations, façonnées comme des moules ou des modèles issus de l'atelier du plâtre, révèlent la puissance de la matière à travers des lignes amples et des courbes généreuses. Elles forment un paysage architectural innovant, inspiré de la moulure de stuc typique du style Haussmannien, tout en restant profondément ancrées dans le répertoire de Sèvres.
Ses œuvres transcendent les limites traditionnelles de la discipline. Chaque sculpture est une découverte, un objet saisissant né de la concentration et de l'imagination, qui se distingue dans le monde de l'art contemporain, tant en France qu'à l'international. Fruit d'un travail méthodique et minutieux, chaque pièce révèle une maîtrise exceptionnelle des techniques céramiques, offrant des textures et des formes inédites. La création, née d'une assiduité proche de la méditation, se déploie avec une intensité et un mystère captivant.
Grégoire Scalabre crée avec la même liberté qu'il respire. Maître des diverses techniques de la céramique, il explore un vaste éventail de formes et de textures, en quête d'un langage artistique unique et évolutif. Son travail invite à la contemplation et à l'interrogation : est-ce de la pierre, de la porcelaine, ou du caoutchouc ? En jouant avec les effets de surface, il brouille les pistes et trompe les sens, conférant à la matière une présence, une ampleur, et une profondeur inattendue. Ses œuvres allient la minutie des détails à la monumentalité de leur ensemble.
Perfectionniste, Scalabre se plonge dans son travail avec une intensité quasi hypnotique, laissant les émotions émerger à travers la répétition des gestes. L'objectif plastique se révèle progressivement, même si la forme continue d'évoluer jusqu'à la fin. L'artiste ne cherche pas à impressionner, mais à se consacrer entièrement à un médium auquel il est profondément attaché, et qui lui rend bien.