Emmanuel Saulnier développe un travail essentiellement sculptural, en dialogue constant avec la pratique du dessin. Bien que le verre soit son matériau de prédilection, l’artiste explore le potentiel de la matière au sens large. Son œuvre se confronte à des problématiques telles que la mémoire collective, la présence et la disparition.
Intitulée « Black Dancing » et articulée en trois temps, l’exposition d’Emmanuel Saulnier au Palais de Tokyo propose au visiteur d’activer, par sa présence, le rythme singulier de chaque œuvre ou de chaque ensemble d’œuvres. Un premier espace, dont le sol est recouvert de morceaux de macadam provenant d’un chantier public, contraste, de par son obscurité, avec un deuxième espace, vaste et lumineux.
À travers « Round Midnight », nouvel ensemble d’œuvres spécifiquement conçu pour cette exposition, l’artiste rend hommage au standard de jazz éponyme composé par Thelonious Monk. En référence au célèbre style d’improvisation du pianiste, la sculpture échappe à ses contraintes pour devenir un geste libre et spontané ; elle se mue en un dessin dans l’espace, à l’échelle du lieu. Des correspondances poétiques se tissent entre la transparence du verre et le bois sculpté, le bitume ou encore l’encre séchée, dont l’obscurité renvoie à la nuit de l’âme.