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Artiste

Sara Favriau

Profile

« Se laisser transformer par la forêt »
Expérimenter ou créer in situ, en forêt, avec des chercheurs, des institutions… comme je l’entreprends dans mon travail, est un moyen de s’affranchir de l’idée d’une nature que l’on protège, que l’on étudie, sanctuarise, ou que l’on regarde comme une œuvre d’art : le paysage.

Autrement dit une nature mise à distance depuis l’antiquité, soumise comme objet et séparée du vivant. En construisant l’idée de cohabitation, comme re-construire une biocénose, travailler avec la forêt. Ni soumise, ni dominée, c’est être au côté de, avec. Mais surtout chercher à être transformé en retour, dans ses propres questions de chercheur, d’artiste, dans ses protocoles d’expérimentations, dans ses techniques de « modelage ». Changer les points de vue, agir en réaction. Enfin, je l’espère, contribuer à construire une relation de sujet à sujet, qui semble être la seule réponse, sur le long terme, à l’urgence.
Sara Favriau est diplômée en 2007 de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (atelier de Giuseppe Penone). En 2014, elle est lauréate du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo et du Prix de la meilleure installation décerné lors de la foire émergente YIA Art Fair. En 2020 elle a commencé une collaboration sur le temps long, avec l’INRAe et des biologistes de l’Unité des Forêts Méditerranéenne. Sara Favriau questionne à la fois l’œuvre et son éco-système, sa circularité. Elle convoque des formes, des symboles et des procédés de nature populaire pour les transposer. Une cabane, une pirogue, un arc, un arbre, le voguing… sont des éléments qui font partie de son vocabulaire formel et conceptuel. C’est une rencontre entre passé, présent et futur qu’elle développe depuis des années. Ce métissage est au cœur de ses intentions : imbriquer la métamorphose, la fiction, et l’essai, dans une forme simple. Selon des actions essentielles, comme un arbre-pirogue qui traverse une mer, pour retrouver une forêt. Une œuvre qui se renouvelle, et par là interroge son statut de sanctuaire (exposition, acquisition), vers un possible statut de vivant (œuvre évolutive, rejouée, transformée, altérée…). Un mélange vertueux approché avec humour, dont la forme poétique existe jusque dans le titre de ses œuvres.

En 2016 Sara Favriau bénéficie d’une exposition personnelle au Palais de Tokyo : « La redite en somme, ne s’amuse pas de sa répétition singulière ». En 2017, elle expose en solo-show au Château de Chaumont, à Independent Brussels et effectue une résidence : « Arts et monde du travail » avec le Ministère de la Culture, en partenariat avec le CNEAI. En 2018, elle participe à la première Biennale de Bangkok Beyond Bliss en tant qu’invitée d’honneur. En 2019, elle effectue la résidence French Los Angeles Exchange (FLAX) et participe à la première Biennale de Rabat. En 2020 elle est invitée à la Villa Noailles pour le Festival International de la Mode où elle expose une installation d’arbres sculptés issus d’une parcelle de forêt étudiée par l’INRAe à côté de Marseille. En 2021, un arbre-pirogue traverse la mer Méditerranée, depuis les salins des Pesquiers à Hyères, où la pirogue a été réalisée, vers la Fondation Carmignac sur l’Ile de Porquerolles.

En 2021/2022, elle effectue une résidence de la Royal Commission RCU and French Agency Afalula, opérée par Manifesto, à AlUla en Arabie Saoudite. Son travail est présent dans de nombreuses collections publiques : FMAC (collection de la ville de Paris), FDAC Essonne, FRAC Normandie Caen, FRAC Centre, MAC VAL (installation pérenne), BAB (Bangkok Art Biennale) …

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