Avec Sara Favriau
Du 16/09/2024 au 20/09/2024

La formation

Objectifs pédagogiques :

À l'issue de la formation le stagiaire aura assimilé :

  • Comment créer une oeuvre in situ à l’aide de son environnement, ses contraintes et ses atouts
  • Comment s’adapter à l’environnement, l’appréhender et prendre des décisions en conséquence (tant pratiques qu’artistiques)
  • La création d'un matériau à l’aide d’une technologie naturelle et énergétique : le feu et l’impact de l’eau sur le bois brulé
  • Comment définir le choix d’une forme (passerelle), son processus de production, par rapport au sens d’une oeuvre et de sa création
  • Comment implanter une production pérenne : questionner le sol / la prise au vent / la durabilité du matériau / la mécanique de la production…
  • Comment aboutir une oeuvre malgré ses contraintes de temps et d’environnement
  • Comment s’accaparer des outils et des procédés traditionnels pour être contemporain
  • Comment le travail de la main permet d'être au plus près de la matière via sa métamorphose naturelle (feu-eau) et humaine (mise en oeuvre des technologies eau et feu puis travail du bois)

Contenu de la formation

Créer une sculpture-passerelle à partir d’arbres (parasités) d’une forêt locale, régénérés par l’eau et le feu ; une technologie naturelle. Une oeuvre-projet aux entrées multiples : poétique, idéologique, naturelle, contributive ; et qui mélange de façon hybride, les notions d’architecture, d’art, de paysagisme, d’artisanat, et d’ingénierie.

Cette sculpture-ponton, architecturale, est aussi protectrice. Elle aménage dans le même temps un passage pour l’humain et pour la nature : nature et culture cohabitent. En créant un chemin de bois « suspendu » et traversant, la nature endémique du sentier est préservée. L’usager en marchant au-dessus du biotope ne le piétine pas. La faune et la flore du sentier peuvent se développer. Une haie naturelle, rappelant le bocage, va pouvoir se former sous la longue passerelle qui arpente l’environnement.

Créer cette passerelle, c’est travailler avec et pour l’écosystème local, depuis et avec la forêt, avec les arbres parasités qui forment le matériau. La sculpture a pour fonction de changer de point de vue sur son territoire et ses ressources, observer son milieu et paysage, protéger les sols, marquer le maillage territorial.

Avec ce projet, le bois réemployé pour la sculpture va cohabiter encore au moins 80 ans avec l’environnement. En effet, la solution se trouve dans le réemploi et la circularité, un mélange nature-culture : incarné par la création d’une sculpture-ponton.

L’arbre parasité (insectes - champignons - incendies) est une ressource

  • Sa transformation en matière première nécessite peu de moyen
  • Impact Carbone très modéré
  • La matière est produite depuis la forêt
  • L’arbre retrouve un interêt structurel
  • Cette matière va servir à réaliser une oeuvre « infrastructure »

Processus

Le processus consiste à s’appuyer sur divers procédés. Deux procédés ancestraux naturels et régénérants, du feu sur le bois. Un troisième, toujours par traitement thermique, est, lui, contemporain. Tous, sont des principes de cuisson dont l’issue est d’attribuer de nouvelles propriétés mécaniques à ces arbres caverneux (les nuisibles grignotent la lignine créant des galeries) issus de la sécheresse, et que l’on perçoit comme condamnés.

Je m’inspire de l’archéologie expérimentale du paléothique (pirogue creusée par le feu, durcissement du bois par le feu pour faire des pointes de flèches), du brûlage japonais (Shou Sugi Ban) du moyen âge et de la rétification, procédé thermique contemporain (traitement thermique qui permet de durcir le bois par la chaleur en réduisant son taux d’humidité).

A partir de ces procédés que j’ai expérimenté, et suite à des observations, j’ai additionné l’eau au feu, créant un choc thermique : en combinant l’eau au feu, le bois se transforme en une matière pétrifiée et très dure. Les cavernes ovales et rondes des arbres deviennent des percées, que le feu a figé et endurcies. Une matière hybride, un peu merveilleuse, dissimulée sous la carbonisation, apparaît lorsque l’on gratte le carbone. Un bois fumé, moucheté, hydrofuge et imputrescible.

Idéologie

Que ce soient les arbres touchés par les méga-feux ou ceux parasités, il est nécessaire de laisser une partie d’entre eux à la forêt pour constituer l’humus ; mais les migrations importantes, combinées à l’affaiblissement des forêts, provoquent toujours plus, trop, de dépérissement. Des arbres qui sont délaissés par l’industrie du bois, considérés comme déchets.

Plus symboliquement, travailler avec l’obsolescence des arbres parasités cherche à déconstruire la notion de périssable. Le périssable aux yeux de la culture, de l’humain, produit le déchet.

Formateurs

Avec Sara Favriau

Sara Favriau est lauréate du Prix des Amis du Palais de Tokyo 2015. En 2016, elle bénéficie d’une exposition personnelle au Palais de Tokyo : « La redite en somme, ne s’amuse pas de sa répétition singulière ». En 2017, Elle expose en solo-show au Château de Chaumont, à Independent Brussels et effectue une résidence : Arts et monde du travail avec le Ministère de la Culture, en partenariat avec le CNEAI. En 2018, elle participe à la première Biennale de Bangkok Beyond Bliss en tant qu’invité d’honneur. En 2019, elle effectue la résidence French Los Angeles Exchange (FLAX) et participe à la première Biennale de Rabat. En 2020 elle commence une collaboration sur le temps long, avec l’INRAe et des biologistes de l’Unité des Forêts Méditerranéenne. Elle est invitée à la Villa Noailles pour le Festival International de la Mode où elle expose une installation d’arbres sculptés issus d'une parcelle de forêt à côté de Marseille étudiée par l’INRAe. En 2021, un arbre-pirogue traverse la mer Méditerranée, depuis les salins des Pesquiers à Hyères, où la pirogue a été réalisée, vers la Fondation Carmignac sur l’Ile de Porquerolles. En 2021-2022, elle effectue une résidence de la Royal Commission RCU and French Agency Afalula, opérée par Manifesto, à AlUla en Arabie Saoudite. Son travail est présent dans de nombreuses collections publiques : FMAC (collection de la ville de Paris), FDAC Essonne, FRAC Normandie Caen, FRAC Centre, MAC VAL (installation pérenne), BAB (Bangkok Art Biennale)… https://sarafavriau.com/

Méthodes mobilisées

  • Atelier équipé de machines professionnelles, salles de cours, salle polyvalente
  • Acquisition technique incluant une introduction au fonctionnement des outils, une initiation à leur entretien et leur utilisation sécurisée. Planes / ciseaux à bois / brosses métalliques / pierre à affuter / Scies japonaises / gants / rabot électrique. Pratique : affutage des planes et ciseaux à bois / apprentissage de la plane
  • Fourniture des matériaux
  • Conférence autour des pratiques du feu :  réflexion sur la régénérescences des forêts par le feu
  • Méthodologie expérimentale et ses prises de décisions pratiques à chacune des étapes du processus
  • Questions abordées à travers un travail In situ
  • Relation entre Nature et Culture : Questionner la notion de paysage à travers une oeuvre
  • Différence entre environnement et paysage / Le paysage comme notion et fabrication humaine : par là, interroger le sens d’une oeuvre par rapport à son environnement
  • Comment organiser un travail in situ / repérage du site / pertinence en écho entre le site, l’environnement et ses matériaux / intégration de l’oeuvre au paysage
  • Intégration du  processus d’altérité  : réflexion sur la transformation d’une oeuvre exposée aux conditions climatiques / comment cette transformation peut faire oeuvre : intégration de ce processus  à celui de la création et ses prises de décisions durant les étapes de production
  • Adaptabilité du chantier extérieur en fonction des conditions climatiques : monter des abris si pluie à l’aide des éléments autour de soi (branches : pour tendre des bâches,  piquets...)
  • Comment le processus de transformation d’une matière fait oeuvre tout autant que l’oeuvre elle-même
  • Equipement chaud et imperméable pour travailler en extérieur / se confronter aux éléments / se réchauffer autour du feu
  • Répartition des équipes : comment travailler collectivement et répartition des tâches / les équipes tourneront sur chaque poste de production de l’oeuvre
  • Réflexion autour de l’organisation d’un chantier de production
  • Travail du feu / cuisson de bois : manipulation du bois dans le feu
  • Comment travailler l’eau et le feu : comment l’eau pétrifie le bois et le minéralise pour créer une matière durable et chimérique
  • Répartition pédagogique : 80 % de pratique, 20 % d’apports théoriques
  • La participation active des participants est privilégiée. L’enthousiasme fait partie intégrante du processus de création
  • Rebondissement, adaptation : Notion d’échec liée à l’expérimentation et prises de décisions en conséquence

Modalités de suivi et d’évaluation

  • Partages collectifs à travers les savoirs des uns et des autres
  • Comment travailler collectivement
  • Acquisition de techniques de base de traitement du bois / du travail du bois et ses outillages mécaniques
  • Auto-évaluation de fin de formation
  • Demande de documentation de la production de l’oeuvre pour chacun de stagiaires (esquisses / photos /  vidéos / récits… selon les envies)
  • Restitution collective
  • Attestation de réalisation délivrée par Campus MaNa

Durée et modalité d'organisation :

Public visé :
La formation est ouverte à tous les publics adultes, sans condition d'âge, de diplôme. 
Langue(s) :
Français
Anglais
Dates :
Du 16/09/2024 au 20/09/2024
Durée :
5 jours
Horaires :
9h-12h — 14h-18h
Lieux & organisation  :
Campus MaNa
Nombre de participants : 
10
Prix : 
Prix (option SDB Individuelle) : 

Tarif comprenant le coût de la formation, les matériaux, les équipements de protection individuelle, l’hébergement, et la pension complète.

Votre formation peut être financée par votre organisme de formation professionnel OPCO et France Travail, renseignez-vous !

Tarif adaptable pour Alumni du Campus Mana, étudiants et partenaires du Campus.

Contactez- nous inscriptions@campusmana.com

97
%
Taux de satisfaction des formations 2024
Lieu : 
Campus MaNa Domaine du Croisil, Le Croisil, 89350 Champignelles France
Accessibilité :
Pour toute situation de handicap merci de nous contacter
Délais d'accès :
Jusqu'à 5 jours avant le début de la formation
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